Jean-Pierre Brazs

Adepte du « peindre sans peindre ». Fondateur en 2009 du Centre de recherche sur les faits picturaux qui a pour objectifs l’inventaire et l’étude de faits picturaux réels ou imaginaires, passés, présents ou futurs, volontaires ou involontaires.

Manière de faire apparaître Talvera pictorialis.
Sur un mur, à l’endroit qui convient, dessiner un carré, petit ou grand selon le lieu / A l’intérieur de cette surface poncer les différentes couches de peinture, d’enduit, de crasse ou de papier témoignant de l’histoire du mur / À la manière d’un archéologue, prendre soin de laisser visible une petite lisière de chaque couche / Cette bordure est une “peinture déjà-là” : les couches jusqu’alors superposées se trouvent juxtaposées / Une fois atteint le plâtre ou la pierre brute on dispose du support sur lequel on peut (ou pas) installer une peinture nouvelle. Choisir pigments et liants en fonction de la nature du mur et des conditions lumineuses / Peindre alors en plusieurs couches un fragment de paysage ou rien.

Une peinture vue de dos.
Dans la peinture  Il  Mondo Nuovo de Giandomenico TIEPOLO, la baguette du montreur indique un « rien ». Il faut alors considérer comme objet central de la peinture la baguette elle-même. Graphiquement il s’agit d’une barre.
Or l’anagramme de « BARRE » c’est « ARBRE ». A partir du tableau de Tiepolo, j’ai effectué un mouvement de translation de « barre » à « arbre ». J’ai donc peint un arbre. La peinture de Tiepolo montre la foule des curieux vue de dos. J’ai donc effectué le déplacement nécessaire pour voir ceux qui regardent: en me situant derrière la peinture. Donner une forme picturale à ce retournement m’a conduit légitimement à fixer sur la peinture elle-même le dispositif d’accrochage qui obligera à l’exposer vue de dos.

L’emplacement de la peinture.
Le peintre Jean-Pierre Lavigne dont on avait perdu la trace en 1985 a déposé une partie de ses archives au Centre de recherche sur les faits picturaux. Elles contiennent un dossier consacré à l’organisation en 1979 de « disparitions de peintures par leur vente » suivie d’une enquête menée auprès des acheteurs de ces peintures sur les modalités d’intégration d’œuvres d’art dans un espace privé.
Le communiqué du Centre de recherche sur les faits picturaux du 09 juillet 2010