La Pictée
La Pictée consiste à décrire une peinture ou un dessin en termes non figuratifs à des participants qui en ignorent la nature. Cet exercice peut être pratiqué dans toutes les écoles des Beaux-Arts, de même que la dictée contribue à l’enseignement de l’orthographe. On peut le considérer aussi comme un genre littéraire[1]. Enfin, on peut le prendre comme un jeu.
On peut choisir de « dicter » un dessin compliqué, riche en nuances. La première pictée, proposée par mes soins à quatre membres de l’Oupeinpo, a suscité des dessins sans ressemblance avec le « modèle ». . D’ailleurs, le but n’était pas que les joueurs reproduisent le sujet proposé : il s’agissait plutôt de réaliser chacun une œuvre différente.
Le 10 mai 2003, au Centre d’art de Marnay-sur-Seine (fondation Frank Ténot), Jacques Carelman a picté à vingt-cinq personnes un taureau de Picasso. Tout le monde a su le retrouver, sauf moi. Enfin, la Pictée originale a été refaite le 20 juillet 2004 à destination de profanes. On montre ici quelques échantillons du résultat ; le modèle est reproduit page 000. Il reste à étudier les dessins ainsi réalisés et à analyser les différences entre eux et avec le sujet de la pictée.
[1] C’est l’ekphrasis des anciens Grecs, genre littéraire consistant à décrire des œuvres d’art. On connaît ainsi les Tableaux de Philostrate (IIIe siècle de notre ère) ou, plus récentes (et imaginaires) les Peintures de Segalen.